Le canari, la truite et la République

Autrefois, les mineurs qui descendaient au fond des puits de charbon emportaient avec eux, dans une cage, un canari.
Non par romantisme, mais par prudence : la mort de l’oiseau était le signe avant-coureur d’un redoutable coup de grisou et les hommes pouvaient ainsi espérer se mettre à l’abri, avant l’explosion meurtrière.
De nos jours, les responsables de l’environnement, soucieux de la qualité de l’eau ont recours à la truite pour mesurer la pollution des rivières : si la truite, habituée aux eaux vives et pures des torrents meurt, c’est qu’il y a danger.
Quand dans une République, berceau des Droits de l’Homme, des caricaturistes, des policiers et des juifs meurent assassinés par trois de ses enfants, c’est le signe que cette société est gravement malade et qu’il faut, de toute urgence, prendre des mesures énergiques pour la soigner avant qu’il ne soit trop tard.

On savait depuis longtemps que notre pays était en crise :
–    crise économique avec ses millions de chômeurs, de précarisés, de laissés pour compte.
–    crise politique caractérisée par la perte de confiance des citoyens envers les élites et qui se traduit, à chaque nouvelle élection, par des taux d’abstention élevés et par la progression des partis populistes.
–    crise sociétale et fractures sociales où le “bien vivre ensemble” est en perdition et les replis identitaires banalisés quand ils ne sont pas niés.

En 1930, Antonio GRAMSCI, communiste italien enfermé dans les geôles mussoliniennes, analyse les crises comme des conflits entre un monde en train de s’éteindre et un nouveau monde pas encore né, et surtout il nous dit que “ dans ce clair-obscur surgissent les monstres.”
Nous savions bien sûr que ces monstres étaient à l’œuvre dans bien des coins du monde, mais en ce début d’année, et pour la troisième fois consécutive, ces monstres ont surgi de notre propre sol, déversant sous nos yeux leur haine et leur violence.
Ils ont clamé leur détestation de notre monde, ont rejeté nos valeurs de libre expression et notre idéal de faire société, en désignant à leur vindicte meurtrière des boucs émissaires soigneusement ciblés.

Et surtout, ne nous voilons pas la face, ces monstres sont nés et ont grandi dans la société française que nous avons façonnée.
En bien des points, ils nous ressemblent : ils parlaient notre langue, ont fréquenté comme nous les écoles de la République, ont grandi dans les mêmes banlieues que des millions d’entre nous, et ont probablement fait les mêmes rêves d’avenir que nous, avant de basculer.
Leurs actes ultimes les distinguent de nous, mais sur bien des aspects, ce qui a précédé nous est familier et commun.
Il nous faut essayer de comprendre, c’est essentiel, pourquoi et à quel moment nos destins ont si radicalement divergés, au point de nous retrouver dans les viseurs de leurs armes.

La Liberté a été agressée avec le crime de Charlie Hebdo, l’Egalité avec celui de l’Hyper Casher. La magnifique réponse du peuple de France fut celle de la Fraternité.
Une marée humaine a submergé le pays, preuve s’il en était besoin que la grandeur d’une nation n’est pas réductible à son taux de croissance, ou à son respect des critères de Maastricht.
Quel beau spectacle, juste entaché par la présence de certains chefs d’états qui marchent plus souvent sur les libertés de la presse qu’à ses côtés.
Enfin, l’essentiel est que nous nous soyons massivement indignés, mais l’indignation, si elle est nécessaire et salutaire dans un premier temps, ne suffit pas.

Aprés le temps de l’émotion doit rapidement venir celui de la réflexion, puis de l’action, pour faire naître ce neuf dont seul l’avènement pourra renvoyer ces monstres à nos cauchemars.
Si les politiques en ont le courage, la tâche sera immense, difficile et nous, Francs-Maçons ,  devons y prendre immédiatement notre part.
Les valeurs qui nous fondent sont celles que les fanatiques exècrent : la liberté individuelle, la démocratie, l’égalité des sexes, le pluralisme religieux, la tolérance, la recherche du beau.
Ces valeurs ont été piétinées, et que dire de notre idéal de fraternité, sinon qu’il a été saccagé.

Notre priorité sera de dresser un inventaire sans complaisance des problèmes sociétaux qui nous minent afin de nous en emparer au plus vite.
Mais CAMUS l’a déjà dit, pour affronter la réalité, il faut d’abord bien la nommer, et malheureusement depuis trés longtemps notre sociéte s’est installée dans un déni de  réalité.
A cela plusieurs raisons :
Tout d’abord nos partis politiques républicains tétanisés par les enjeux électoraux et très clivés en leur sein, n’arrivent plus à afficher des positions fortes et audibles sur les grands sujets sociétaux ; ils préfèrent se taire plutôt qu’étaler au grand jour leurs divisions.
Ce rejet de la réalité est également celui de nombre d’intellectuels français qui persistent à n’aborder les secousses qui nous ébranlent qu’au travers de grilles de lectures idéologiques périmées .
Comme beaucoup d’européens ils sont incapables de comprendre des comportements procédant en partie au moins de motivations religieuses.
Ils préfèrent se persuader que cette équipée sauvage n’a rien à voir avec la religion, et qu’elle est uniquement le résultat d’un contexte socio-économique, voire d’un affrontement entre dominés et dominants.
C’est la seule explication accessible à l’entendement dans nos sociétés cartésiennes ; elle nous rassure.
Mais en même temps, on voit que cela ne colle pas vraiment : tous les terroristes djihadistes ne sont pas, loin s’en faut, des laissés pour compte. Les poseurs de bombes de Boston en sont une preuve.
A force de trop rationaliser, nous n’avons plus les outils conceptuels pour réfléchir au retour du sacré dans nos sociétés sécularisées avec tous les problèmes que pose ce “désenchantement du monde” .
Alors, comme c’est trés compliqué et difficilement accessible à la seule raison, on préfère renoncer à comprendre plutôt que de changer de logiciel d’explication du monde. C’est un grave défaitisme de l’intelligence dans lequel s’engouffre le populisme, et lorsqu’on renonce à affronter une réalité, elle s’efface de la conscience vigile mais reste ancrée dans le subconscient et mine le terrain.
Aprés un puissant choc traumatique, une société peut s’écrouler ou bien trouver la force de lutter. Dans ce cas, non seulement elle se relèvera, mais elle puisera dans l’épreuve des forces qui l’aideront à grandir et à se surpasser. On appelle cela la résilience.
J’avais l’espoir que cette immense mobilisation citoyenne avait un sens et qu’elle  constituerait la première étape de cette thérapie de groupe.
Mais j’ai le sentiment, seulement cinq mois aprés ces événements tragiques, que tout se passe comme s’ils s’étaient évanouis sans laisser de trace profonde.
Nous Francs-Maçons, devons regarder cette réalité en face et chercher à comprendre ce qui s’est passé, d’autant plus que notre familiarité avec les symboles et les rites nous autorise un regard plus aiguisé sur ce tragique où se mèlent irrationel et spirituel.
En permettant au parler vrai de circuler, nous avons un rôle à jouer pour que ce traumatisme ne reste pas enfoui dans notre inconscient collectif, pour que s’opère cette résilience et que perdure “l’esprit Charlie”.

Ce ne sera pas facile, car ce déni de réalité est en vigueur depuis trente ans. Il n’a fait que favoriser la montée des radicalismes religieux et de son pendant, le national-populisme, les deux fléaux de notre début de siècle. Les heures qui ont suivi le carnage de Charlie-Hebdo en ont été la parfaite illustration.
Médias et politiques ont communiqué sur le même modèle : on déplore les massacres, mais motus sur les assassins alors que toute l’information circule sur les réseaux sociaux.
Malheureusement, c’est Marine LE PEN la première qui confirme qu’il s’agit « d’un attentat terroriste commis par des fondamentalistes islamistes. »
Comme le souligne Michel ONFRAY, « le personnel politique suicidaire lui a laissé le monopole des mots justes sur des situations que tout le monde comprend. »
Ce n’est que bien plus tard que notre premier ministre s’exprimera enfin clairement sur le sujet, après que nombre de politiques aient manié la langue de bois.
Avoir tant tardé à dire avec les mots justes, par crainte d’envenimer la situation, que le terrorisme djihadiste est une perversion de l’islam, qu’il existe un islamisme non terroriste qui s’accomode mal de notre laïcité, a permis au Front National de monopoliser la parole sur ces problèmes qui préoccupent tant nos concitoyens.
Tout aussi grave, ces silences ont contribué à jeter un discrédit sur l’islam dans son ensemble et à abandonner les modernistes musulmans dans leur combat, alors qu’ils ont besoin plus que jamais de ceux qui se réclament des Lumières.

Toujours au rayon du déni de la réalité, les mondes politiques et médiatiques ont feint la surprise en constatant que la minute de silence réclamée à la nation en hommage aux victimes a posé problème dans certains établissements scolaires.
Dés 2002 de nombreux enseignants avaient tiré la sonnette d’alarme : ils constataient dans bien des écoles, et pas seulement celles des quartiers, un rejet des valeurs de la République et une montée alarmante de l’antisémitisme.
Les incidents constatés dans le monde scolaire après les tueries de Toulouse en 2012 avaient attesté de la réalité et de l’ampleur du fossé qui se creuse entre une partie de notre jeunesse et le modèle laïc et républicain de la société française.
Que de temps perdu pendant lequel le mal s’est répandu !

Bon, une fois la langue de bois définitivement remisée au placard et les principaux maux de notre société étalés au grand jour, ce sera le moment de traiter la question qui me paraît centrale aujourd’hui et autour de laquelle doit s’articuler notre réflexion :
“ Comment repenser le vivre ensemble dans un Etat laïc gangréné à la fois par la montée du radicalisme religieux et du national-populisme ? »
En s’emparant de cette question, nous serons bien en phase avec les objectifs de notre Grand Maître actuel qui souhaite remettre le Grand Orient. au cœur de la société.
Je cite Daniel KELLER : « Au Grand Orient De France nous nous sommes épuisés dans des débats internes parfois paralysants et nous avons été dépassés par de grands débats de société que nous n’avons pas su anticiper. Je pense à la question du mariage pour tous. La mobilisation contre ce projet fut un choc pour nous. Nous sommes restés sur le quai . C’est même devenu un syndrôme dans l’Obédience. »
Encore lui : “ Il nous faut être percutants, il faut aujourd’hui une logique de résultats. Il faut traiter les sujets en amont et l’on doit d’abord y réfléchir entre nous avant de s’exprimer. Mais si l’on découvre un sujet une fois qu’il est en débat, c’est trop tard. »
Parmi les sujets que notre Grand Maître nous invite à prendre à bras le corps figure : « le vivre ensemble républicain qui est à réinventer. »
Repenser le vivre ensemble républicain à la lumière de la montée de l’intégrisme religieux et du populisme : vaste programme.
Il nous faudra aborder bien des sujets sociétaux sensibles :nos politiques de solidarité, notre politique d’immigration, l’organisation de l’Islam dans la société française, le rôle de l’école dans notre République, pour ne citer qu’eux.

Le dénominateur commun à tous ces sujets en rapport avec le bien vivre ensemble : la Laïcité.
Depuis ces attentats, plus que jamais, tous les Français et tous les politiques invoquent cette laïcité et s’en réclament, mais malheureusement la plus grande confusion règne sur le sens de ce terme.
Le sociologue Jean BAUBEROT recense sept laïcités françaises et nous explique bien qu’il n’existe pas de « modèle français unique de la laïcité », mais des visions divergentes qui s’affrontent dans un rapport de forces toujours évolutif.
Hier valeur essentielle de la gauche, la laïcité devient omniprésente dans le discours politique de l’extrême-droite et fait l’objet d’attaques incessantes de la part des lobbies religieux.
Cela doit nous inquiéter et nous mobiliser : nous devons redoubler d’efforts et d’imagination pédagogique pour clamer haut et fort en quoi la laïcité défendue par le Grand Orient diffère radicalement de la « laïcité identitaire » du Front National, ou de la « laïcité ouverte » réclamée par certains religieux et politiques en mal d’électeurs.
Les politiques travaillent sur le sujet mais leurs divisions internes les réduisent au silence : ils se déchirent notamment sur la nécessité ou pas de toucher à la loi de 1905, laissant encore une fois au Front National la maîtrise du calendrier médiatique et politique.

Enfin, en ce qui concerne spécifiquement notre Obédience, nous ne pourrons pas faire l’économie d’un débat sur l’attitude à adopter vis à vis du Front National.
Aujourd’hui nous sommes dans le refus du dialogue avec ce parti, tant les valeurs qui nous constituent sont opposées. Il paraît clair, au vu des récents résultats électoraux, que cette « diabolisation », partagée par bien des responsables politiques, n’a pas été efficace.
Concrètement, avant l’élection présidentielle de 2017, lorsque le Grand Orient invitera les candidats à venir débattre rue Cadet, devra-t-il inviter ou pas Marine LE PEN ?
En Loge, il nous faudra en discuter.

A ce sujet, j’ouvre une parenthèse qui peut nous éclairer sur cette question et orienter notre action.
Avant guerre, dans ses « cahiers de prison », le marxiste italien GRAMSCI, dont j’ai déjà parlé, se livre à une réflexion en profondeur sur les causes de l’échec électoral des partis communistes et socialistes dans les années 1920.
Alain de BENOIST, idéologue de la Nouvelle Droite s’en inspire et publie en 1978 dans le Figaro Magazine un article devenu culte chez les cadres de F.N. et qui inspire et résume toute la stratégie de ce parti politique.
Il puise dans l’œuvre de GRAMSCI la certitude que toute prise de pouvoir par un parti en opposition frontale au système en place – c’est le cas du F.N. aujourd’hui – se joue sur le terrain de la substitution des valeurs et de la transformation de l’esprit du temps.
Je le cite : « C’est seulement lorsque la société en place sera gagnée à des valeurs différentes des siennes propres, qu’elle commencera à vaciller sur ses bases et que son pouvoir effectif s’effritera. »
En d’autres termes, un renversement politique ne crée pas une situation, il la consacre.
Voilà pourquoi le terrain sociétal est en permanence labouré par des taupes réactionnaires, versions modernes des anti-lumières. Eric ZEMMOUR en est un des représentants les plus médiatisés et Patrick BUISSON l’un des nombreux agents de l’ombre.
L’ère des coups d’Etat étant révolue, cette droite contre-révolutionnaire vise une lente subversion des esprits en désacralisant les valeurs jusqu’ici dominantes et en ébranlant les convictions des élites.
Les intellectuels sont trop peu nombreux à réagir de façon intelligible par tous, et ceux qui le font n’ont plus l’aura de leurs ainés.
Là encore, les partis républicains n’opposent qu’une faible résistance.
Alors, faut-il abandonner ce terrain au F.N. ? Ne faudrait-il pas afficher « de façon percutante » nos valeurs et nos positions sur ses sujets sociétaux de prédilection ?

Pour conclure, toujours très choqué, et par ce qui s’est passé dans notre pays en ce début d’année, et par l’oubli qui s’installe, j’ai le sentiment qu’à des degrés divers nous avons tous été complices de ces assassinats.
Dés 2006, lorsque Charlie-Hebdo a publié les caricatures danoises, ses journalistes ont fait l’objet de graves menaces et ses locaux ont été incendiés.
La presse, le monde politique, l’opinion publique et nous-mêmes ne les avons pas soutenus, et parfois même critiqués, beaucoup jugeant que l’hebdomadaire satirique était allé trop loin et avait cherché à se faire de la publicité.
Je suis persuadé que ce manque de solidarité à l’égard du journal est à ranger parmi les Munich de la pensée.
Ne pas avoir vigoureusement défendu, dans un but d’apaisement, nos valeurs de liberté d’expression et de droit au blasphème, non seulement n’a pas empêché le carnage, mais l’a probablement favorisé.
Que tous ceux qui se disent aujourd’hui « pas Charlie » ou « Charlie, oui mais », qui en appellent à l’autocensure, à la retenue, au sens des responsabilités, se souviennent de tous les hommes et de toutes les femmes qui dans notre pays ont payé de leur vie cet immense privilège qui est aujourd’hui le mien de pouvoir vous exposer librement mes pensées.
Un mot que l’on n’ose plus dire ou écrire, un dessin que l’on renonce à publier, et de minuscules compromissions en petites lâchetés, on se retrouve vite un genou à terre, nous qui avons fait le serment de rester debouts. Rester debout, c’est refuser de se taire ; la parole c’est le départ de l’action ; refuser de dire revient à refuser d’agir.
CHARB, avant d’être assassiné, n’avait-il pas déclaré avoir moins peur des extrémistes religieux que des laïcs qui se taisent.
Les Charlie sont morts d’avoir seuls osé dire à leur façon ce que les autres ont préféré taire.
PLANTU nous rappelle la devise de SENEQUE : « Vivre, ce n’est pas attendre que l’orage passe, vivre c’est apprendre à danser sous la pluie. »
Ayons en permanence à l’esprit que notre héritage des Lumières est un corps vivant qui réclame soin, attention et dont la beauté ne doit pas nous faire oublier l’extrême fragilité.
Les fondamentalistes religieux offrent une transcendance, une transcendance certes détestable, mais ils vendent à profusion du sens ultime, du martyr, de la gloire, de l’éternité.
Notre société ne cultive plus assez la transcendance laïque, c.a.d. l’adhésion à des valeurs humanistes universelles qui ne se négocient pas et qui permettent de former un « nous ».
Avec la langue du siècle, nous devons actualiser ce grand récit des Lumières, réaffirmer un projet commun et nous en emparer.
SARTRE avait montré au lendemain de l’occupation nazie que l’atteinte à notre liberté est ce qui révèle à chacun sa possibilité infinie de résister.
Et quand chacun trouve en soi la dignité de réagir, ce « non » à la barbarie devient un « oui » à l’honneur de vivre.
L’honneur de vivre, c’est regarder la réalité en face et oser la nommer, c’est refuser les compromissions et les lâchetés face aux fondamentalisme religieux, et c’est donc refuser de livrer notre Vieux Continent aux partis nationaux-populistes qui sont les vrais dangers.

Ne laissons pas mourir le monde de VOLTAIRE et de CHARLIE, notre monde : c’est pour lui crier mon attachement viscéral que j’étais dans la rue ce 11 janvier comme quatre millions de mes concitoyens.
Le combat ne fait que commencer et il sera rude.
Soyons en première ligne mes Frères.
Et n’oublions jamais que l’Histoire est remplie d’exemples où une société glisse rapidement de la lumière au chaos.
Mais à chaque fois, des Canaris et des Truites avaient prévenu du danger sans que grand monde ne s’en émeuve.

Cannes, le 2 juin 2015    L . LAI

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