Dans quelles limites est il possible de concilier sécurité et libertés publiques ?

Depuis au moins le 11 septembre 2001, du fait d’une politique du tout sécuritaire, d’exacerbation et de manipulation des peurs de toutes sorte, les libertés publiques semblent bien menacées.
La limite entre l’insécurité réelle et le sentiment d’insécurité semble de plus en plus difficile à tracer.
Alors que la sécurité, besoin fondamental de tout être humain, est à la base de toute société, il serait inquiétant que la politique sécuritaire de l’état soit détournée au profit d’un électoralisme cyclique.
La liberté nous semble étroitement liée avec le sentiment de responsabilité, responsabilité de ses droits, de ses devoirs et de leurs limites. Il pourrait suffire d’éduquer précocement l’être humain pour retendre ce lien.

Ainsi définis les deux concepts de sécurité ne seront harmonieusement liés que dans une situation idéale où le politique n’interviendrait pas dans la définition de l’un ou de l’autre, ce qui n’est certainement pas le cas aujourd’hui dans une majorité d’état se réclamant pourtant de la démocratie.

Dans notre société dite moderne et évoluée la politique sécuritaire est soit mal vécue, perçue comme une tentative  de lobbying, soit acceptée par résignation et sentiment d’impuissance.

Il en est de même du sentiment de liberté qui au lieu de générer quiétude et tranquillité n’est plus souvent que marchandise virtuelle communément vendue par un libéralisme triomphant s’autoproclamant comme seul garant de cette même liberté.  Soit elle sera digérée comme telle,  soit non acceptée elle devient ponctuellement source de révoltes pathétiques et désordonnées facilement maîtrisables du fait de l’accroissement des mesures sécuritaires  répressives, visibles et invisibles, connues ou ignorées du grand public.

En tant qu’hommes théoriquement libres et réfléchissant, en tant que Maçons il nous incombe d’apporter notre pierre et sinon de rectifier, tenter des propositions visant à apaiser cette douleur sociétale.

Cette même douleur, si elle ne peut s’exprimer, va conduire au mal être social poussant, on l’a vu récemment,  jusqu’au suicide d’entreprise ou de corporations. Source de refus conscient ou inconscient de vie communautaire elle génère plus souvent qu’on ne le pense des maladies psychologiques ou organiques introduisant l’antinomie entre sécurité et liberté jusque dans notre mental (dépression), nos métabolismes (obésité, diabètes, maladies cardiovasculaires) ou nos cellules (cancers…).

Quelles que soient les tendances politiques, les mesures ci-dessous pourraient être sinon acceptées du moins débattues :

–    Information du grand public sur ses droits d’accès permanents aux fichiers pouvant le concerner et facilitation de cet accès grâce, notamment à l’internet.
–    Réflexion et débat public à propos du risque provenant du croisement opaque de certains fichiers car il ne s’agit pas seulement d’un risque personnel mais également d’un risque  de rupture démocratique potentiellement à disposition de tout pouvoir national ou étranger.
–    Renforcement des moyens de contrôle et d’investigation de la CNIL et de la CNDS (commission nationale de déontologie et de la  sécurité) tant à propos des projets publics que des projets privés.
–    Redéfinition du rôles des politiques sociales de proximité et si besoin nouvelles attributions de budgets ce qui est loin d’être le cas, en France, actuellement
–    Réflexion publique et démocratique à propos des moyens visant à assurer la sécurité tout en protégeant la liberté individuelle, du rapport « bénéfices/risques » de ces moyens qu’il s’agisse de vidéo surveillance dans les établissements publics ou privés ou sur la voie publique.

Tout cela, au plan européen, conduit également à une relecture et ré appropriation de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, à une intégration de cette réflexion dans les programmes scolaires et à un éventuel contrôle du Parlement Européen ainsi que de la Cour de Justice Européenne sur le dispositif Europol et le renforcement d’Eurojust dans le sens d’un accroissement permanent des droits à la personne compatible avec une justice européenne transparente et applicable quels que soient les états, leurs différences économiques, sociales et politiques.


Rapport définitif, février 2010 par Dominique R.

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