La Laïcité, sphères publiques et privées

LA LAÏCITÉ EST FONDÉE SUR LA SÉPARATION DE LA SPHÈRE PUBLIQUE ET DE LA SPHÈRE PRIVÉE.
OU COMMENCE L’UNE, OU S’ARRETE L’AUTRE  ?

Sphères publiques et privées

Les notions de “sphère publique” et de “sphère privée” sont établies dans la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’Etat.
Article 1 : “La République assure la liberté de conscience et garantit la liberté des cultes.”
Article 2 : “La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte.”
C’est bien la République qui est laïque. En conséquence tous les pouvoirs publics doivent respecter le principe de laïcité, fondé sur trois exigences indissociables : liberté de conscience, égalité de tous les citoyens, visée de l’intérêt général, héritées de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 Aout 1789.

Principe de Laïcité

Ce principe de laïcité inscrit donc dans l’organisation sociale une ligne de séparation entre :
– Le champ de la sphère privée  qui englobe :
. tout ce qui concerne la vie privée (famille, relations) et les intérêts économiques privés.
. l’espace social : partis politiques, syndicats, associations “loi de 1901”, associations cultuelles …
Espace privé et espace social constituent la “société civile” qui est régie par le principe de tolérance. Elle permet l’expression publique d’opinions personnelles, l’organisation de cérémonies religieuses, de spectacles.
Cette sphère privée est donc bien le lieu d’exercice de la citoyenneté et des libertés.
– Le champ de la sphère publique qui englobe tout ce qui relève de l’Etat : ministères, préfecture, régions, municipalités et les services publics correspondants : justice, armée, polices, éducation, finance, diplomatie, patrimoine culturel ainsi que les manifestations officielles, les rencontres entre chefs d’états.
La sphère publique est soumise à l’obligation de neutralité : ses acteurs doivent exercer leur citoyenneté en faisant abstraction de ce qui les particularise en tant qu’ individus.
La laïcité républicaine a pour obligation de protéger cette sphère publique et donc le bien commun de la domination et de l’emprise des lobbies religieux, politiques et économiques.

Le serment maçonnique

Le serment que nous faisons, au rite Français du G.O.D.F., nous engage à “…défendre l’idéal et les institutions laïques, expressions des principes de raison, de tolérance et de fraternité.”; l’importance fondamentale que la Franc-maçonnerie attache à la laïcité est désormais inscrite dans notre Constitution.
La laïcité n’est pas seulement une philosophie, mais un système juridique, qui par la séparation garantit la neutralité de l’État.

Défendre le principe de laïcité, c’est défendre cette séparation.
Défendre cette séparation c’est dénoncer et combattre les innombrables entorses déjà avérées à ce principe :
. loi Debré de 1959
. discours de Latran le 20.12.2007 du Président de la République Nicolas Sarkozy.
. accord avec le Vatican en décembre 2008 sur la “collation des grades”.
. modification par le parlement du droit français de la fiducie pour permettre à des PME de bénéficier de fonds islamiques .
. subventions octroyées par des élus à des associations cultuelles.
. présence d’élus drapés de leurs insignes républicains à des manifestations religieuses …

Défendre cette séparation c’est, d’autre part, faire preuve de vigilance face aux nouvelles dérives qui s’annoncent:
. rapport MACHELON remis en 2006 au ministre de l’intérieur et qui préconise le financement public des édifices religieux et des associations cultuelles.
. rapport du 08 mai 2006 de l’ONU sur “ l’intolérance religieuse en France ”.
. laïcité contestée dans les hôpitaux par le refus de soignants hommes, demandes identitaires particulières telles le burkini dans les piscines publiques, atteintes à la liberté d’expression, de la presse, au contenu de l’enseignement public, pressions pour la tenue vestimentaire des femmes, etc…

Les groupes de pression

De nombreux groupes d’intérêts et de pression essaient de bousculer les lignes entre sphère publique et sphère privée.
Certains qui cautionnent le communautarisme, veulent étendre à la sphère publique le régime de la société civile : cette dérive a été momentanément stoppée par le vote de la loi de Mars 2004 interdisant le port des signes religieux à l’école publique.
Mais la contestation de la laïcité continue dans les écoles et les hôpitaux.
D’autres veulent durcir l’espace civil en exigeant qu’il se soumette à l’abstention qui règne dans la sphère publique. Cette position ruine non seulement la tolérance mais aussi la laïcité puisqu’elle consiste pour la puissance publique à professer une doctrine anti-religieuse.

Pour lutter contre ces dérives, il est urgent de rappeler que la Laïcité est une démarche positive et éducative, que c’est un principe fondateur du projet républicain, permettant à tous les citoyens de bien vivre pacifiquement leurs différences.
Il faut également rappeler que la laïcisation de la France a été déterminante dans les domaines suivants : registre d’État Civil, école publique, mariage civil, PACS, divorce, contraception, droit à l’avortement, lois de bioéthique, indépendance de la recherche scientifique, liberté de l’art et de l’écriture …

Composition de la commission:
Jacques L; Yves M; Henri F; Christian L; Louis L; Marius R.
Rapport présenté le 2 mars 2010

2 réponses sur “La Laïcité, sphères publiques et privées”

  1. Il faut, sans doute, faire attention aux termes employés. En effet l’éducation n’est pas du seul ressort de l’État, cela relève de plusieurs acteurs dont l’école, les parents, les associations culturelles, etc. (Je range les religions dans ce derniers point). Personnellement, je préfère le terme instruction publique, car il s’agit plus d’instruire des matières qui permettent de comprendre notre monde et donc de se faire une opinion, créant ainsi un citoyen pensant et, pourquoi pas, contestant ce que vous dénoncez comme le nationalisme, la patriotisme. Or, dans le monde imparfait dans lequel nous vivons, ce type d’instruction (issue de comités de pédagogues) est peut être le moins mauvais système d’émancipation. Notre société est suffisamment ouverte sur le monde et les médias pour que cela constitue un garde-fou à un embrigadement des esprits. Je ne pense pas que laisser sans cette « colonne vertébrale » d’instruction des enfants leur permettrait d’atteindre un niveau de connaissance et suffisamment d’esprit critique pour se positionner mieux dans sa vie.
    Cela dit votre avis est tout à fait recevable.

  2. Excusez moi mais ce n’est pas davantage a l’Etat d’éduquer qu’au privé car l’état véhicule forcément une idéologie officielle qui s’appel le nationalisme et dont l’objectif évident est de faire des citoyens bien obéissants pour faire des guerres sous prétexte de patriotisme (voir 14/18). L’état se mêlant trop de la vie des gens et les envahissants avec touts ses instruments de contrôle (éducation notamment et il n’y a pas si longtemps service militaire obligatoire forcément masculin) il n’y a évidemment pas de vie privée possible. En union soviétique aussi l’état s’est voulu émancipateur… L’état c’est le totalitarisme parce que c’est dans sa nature. CQFD.

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